La reine Elizabeth II annonce l’interdiction imminente des thérapies de conversion. Ces pratiques, également appelées “thérapies de réorientation sexuelle” ont pour but de modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne. Elles visent le plus souvent des ados et des jeunes adultes soumis par leur familles conservatrices.
Par Fred Lafeuille
Ça y est, c’est officiel : la Grande-Bretagne va interdire les thérapies de conversion. Le pays va également s’engager pour mieux soutenir les membres de la communauté LGBT+ qui ont subi de tels traitements.
Le gouvernement de Boris Johnson a annoncé des mesures concrètes et avancées. Le but étant d’empêcher ces “pratiques odieuses qui peuvent causer des dommages mentaux et physiques”. Une grande consultation aura également lieu afin de réfléchir à des dispositifs permettant de mieux protéger les sujets de sa Majesté et d’éradiquer totalement les thérapies de conversion et assimilés.
Mieux aider et mieux accompagner…
Elizabeth II a donc parlé à ce sujet lors de l’ouverture officielle du Parlement. Elle y lit en effet tous les ans depuis 1953 un texte rédigé par le gouvernement pour annoncer la direction générale de la politique du pays. Dans ce discours de 10 minutes, la reine a présenté les plans de l’administration Johnson pour l’avenir du pays. Elle y a évoqué la question des soins de santé, les affaires, l’éducation et le logement.
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Sur les problèmes de discrimination : “Des mesures seront proposées pour remédier aux disparités raciales et ethniques et interdire la thérapie de conversion”, lit-on dans les notes d’information accompagnant le discours de la reine, selon le site du magazine Advocate.

“Les gens devraient être libres d’être eux-mêmes au Royaume-Uni. L’interdiction éliminera les pratiques coercitives qui causent des dommages mentaux et physiques aux individus.”
Elizabeth II annonce l’interdiction imminente des thérapies de conversion
“Nous veillerons à ce que les mesures que nous prenons pour mettre fin à cette pratique soient proportionnées et efficaces et n’entraînent pas de conséquences involontaires”, lit-on dans la suite du document. “Nous veillerons à ce que les professionnels de la santé, les chefs religieux, les enseignants et les parents puissent continuer à avoir des conversations ouvertes et honnêtes avec les gens.”
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Les notes indiquaient également que le gouvernement avait fait réaliser des recherches sur les effets de la thérapie de conversion. Il assure donc qu’un “ensemble de soutien garantira que les victimes de la thérapie de conversion sont en mesure de trouver et d’accéder à l’aide dont elles ont besoin”.
La Grande-Bretagne a longtemps persécuté les homosexuels…
Rappelons que la Grande-Bretagne a été une terre de persécution des homosexuels il n’y a pas encore si longtemps que cela. Alors que la France dépénalisait l’homosexualité dans les années 1980 sous l’impulsion de François Mitterrand, Margaret Thatcher faisait tout l’inverse. En 1988, la Dame de fer instaurait en effet la fameuse « Section 28 ».
Cet amendement prescrivait que l’autorité locale “ne devait pas promouvoir intentionnellement l’homosexualité ou publier de documents dans l’intention de promouvoir l’homosexualité”. Il interdisait également de “promouvoir l’enseignement dans aucune école publique de l’acceptabilité de l’homosexualité en tant que prétendue relation familiale.”
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