Alireza Fazeli-Monfared, jeune homme de 20 ans, a été assassiné et décapité par sa propre famille en Iran parce qu’il était gay. Un “crime d’honneur”, comme disent les assassins.
Par Andrei Olariu
Alireza Fazeli-Monfared, 20 ans, a été dispensé de faire son service militaire dans son pays, en Iran. La raison officielle ? “Dépravation sexuelle”. C’est comme ça qu’on qualifie l’homosexualité en Iran.
Mardi soir, vers 19 heures, Alireza a parlé à sa mère au téléphone pour la dernière fois, selon ce qu’a expliqué à son meilleur ami Aghil Abyat à Iran Wire. Peu de temps après, son demi-frère est arrivé chez lui. Il a dit que leur père avait besoin de le voir.
Les assassin laissent son corps sur le bord de la route
Alireza accepte alors, plus ou moins forcé, de se rendre village de Borumi, près de la capitale d’Ahvaz. C’est là que son frère et ses cousins l’ont attaqué et assassiné. Puis, ils ont ensuite décapité son corps, avant de le jeter près d’un arbre. Comme un simple détritus duquel on se débarrasse en le laissant sur le bord d’une route.
Alireza avait prévu de fuir l’Iran pour rejoindre son petit ami en tant que réfugié en Turquie. Son partenaire, l’activiste Aghil Bayat, a déclaré au réseau iranien LGBT + 6rang que les assassins avaient appelé la mère d’Alireza directement après le meurtre et lui avaient dit où trouver son corps. En état de choc, cette pauvre femme a dû être hospitalisée, selon Aghil Bayat.
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Les personnes LGBT+ sont souvent la cible de violences de la part de membres de leur famille en Iran. L’ONG 6rang dénonce le processus d’exemption militaire. C’est souvent ce coming out forcé qui permet aux familles d’identifier l’orientation sexuelle de leurs jeunes.
En effet, le groupe de défense a précédemment averti que le processus d’exemption est très dangereux. Car, il permet aux responsables de l’application de la loi, au pouvoir judiciaire, aux employeurs et aux établissements d’enseignement “d’identifier les homosexuels d’un seul coup d’œil sur la carte d’exemption du service militaire”.
Iran : un jeune gay assassiné et décapité par sa propre famille
La BBC Persian a rapporté vendredi 7 mai qu’elle avait en sa possession des enregistrements audio d’Alireza disant qu’il était en danger. Les femmes qui ne suivent pas les lois de la Charia et les personnes LGBT + sont souvent les cibles de “crimes d’honneur” en Iran. Meurtres, lapidations, mutilations, humiliation et harcèlements “réparent” soi-disant la “honte” ou le “déshonneur” de la famille.
Malheureusement, la cas de Alireza Fazeli-Monfared n’est pas isolé… Une étude de 2019 publiée dans le Journal of Interpersonal Violence révèle que la “violence d’honneur” anti-gay est toujours utilisée et encouragée dans le monde. Un rapport édité par 6rang en 2020 explique que six personnes homosexuelles sur dix en Iran ont été agressées par des membres de leur famille. Et près de 50% de ces personnes sont agressées sexuellement en public.
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Rappelons que les relations sexuelles entre personnes de même sexe sont illégales en Iran. Elles peuvent être passibles de la réclusion à perpétuité ou de la peine de mort. De plus, l’État iranien condamne fermement toute manifestation d’identité LGBT+.
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