Livre : Arthur Dreyfus – “Journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui”. Avec plus de 2 300 pages, le Journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui d’Arthur Dreyfus a été sans conteste l’un des événements littéraires de cette année. Un pavé qui se laisse apprivoiser semaine après semaine. Au gré de pages moites, chaudes, parfois glaçantes, qui ne pourront vous laisser pas indifférent. Pour en parler, rien de mieux qu’une rencontre avec cet enfant terrible de la littérature.

Propos recueillis par Éric Garnier

Bonjour Arthur. Avec ces centaines, voire ces milliers de plans cul, comment as-tu évité le ronron ?

Pourquoi éviter le ronron ? La sexualité est un ronron. Il y a un aspect essentiellement répétitif dans le sexe. Donc cette répétition, qui peut aisément virer à l’obsession, je voulais qu’on la ressente. C’est plutôt du côté littéraire que j’ai cherché mille façons de raconter ces “plans” sans qu’on ait l’impression de lire toujours la même chose.

Du récit clinique au récit poétique, en privilégiant tantôt l’angle social, tantôt intellectuel ou physique. En décrivant parfois davantage les appartements où je baisais le corps de mes hôtes. Comme si j’avais changé d’appareil photo à chaque plan, passant d’un objectif très rapproché à un grand angle, puis au microscope…

En même temps, chaque expérience est inédite, non ?

Bien sûr. C’est ce que j’allais ajouter. Même si les actes se ressemblent et se répètent, les garçons rencontrés sont uniques. Même dans le fantasme, impossible de réduire l’autre à un “type”. Il y a toujours un grain de beauté, un grain de voix, une phrase inattendue, un dialogue sur le pas de la porte, un parfum ou un geste qui fait que l’expérience vécue possède sa singularité.

Arthur Dreyfus Journal sexuel d’un garçon – © Matisse Guillemin

Voir la singularité de l’autre, c’est aussi éviter de l’instrumentaliser ?

Pour sûr. Quand on baise avec “quelqu’un” plutôt qu’avec un “actif TBM” ou un “passif lope”, c’est humainement plus riche. Mais cherche-t-on toujours de l’humain ? C’est toute la question ! D’autant que tout n’est pas aussi scindé : on peut baiser avec “quelqu’un” qui est, par ailleurs, “actif TBM”. J’ajoute que l’instrumentalisation n’est pas choquante en soi, lorsqu’elle découle d’un fantasme partagé par chacun des partenaires. 

“J’ai cherché mille façons de raconter ces ‛plans’ sans qu’on ait l’impression de lire toujours la même chose”

Retrouvez l’interview complète d’Arthur Dreyfus dans notre numéro d’octobre en cliquant ici.

 

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